Cultiver cette vision qui fonde la marque
Obama, Romney, les pile et face de la marque USA
Liberté ou justice, noir ou blanc, nordiste ou sudiste, la marque USA contient tous ces antagonismes comme autant de binômes constitutifs de son identité.
L’élection 2012, plus encore que celles des vingt dernières années, a opposé (avant de les rassembler sans doute autour d’un match de basket ou d’un barbecue géant) les deux grands styles du rêve américain. Rêve cabossé, menacé, brocardé, peut-être… Mais un rêve unique qui garantit toujours aux grandes marques, dans le sillage de Coca-Cola, de donner du souffle ou du sens, selon les catégories de produits, à nos achats quotidiens.
Quel autre pays a su insuffler dans tout ce qui sort de chez lui un air de « made in » qui soit un air à vivre plus qu’un label de fabricant ?
Oui, Obama et Romney sont des produits typiques de la marque USA et reconnaissables entre mille.
Puiser une valeur simple dans ses racines
La France, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre autour de nous ont dans leurs gênes un art de vivre, une façon de voir le monde, qui peuvent aussi constituer le terreau pour des marques qui sauraient s’en réclamer intelligemment.
Mais encore faut-il garder quelque confiance en soi, en ses origines et sa culture malgré les épreuves. Encore faut-il vouloir partager cet art de vivre avec une vision à vocation universelle, lui donner un sens plus pertinent que la simple tradition ou l’amour supposé du terroir devenus un peu ringards pour des consommateurs déracinés.
De l’amour ? du bonheur ? De l’oxygène ? De l’espace ? Du succès ? De la bonne humeur ? Du courage ? Une valeur ou un concept simple et universel, voici ce qui manque trop souvent pour orienter nos « labels » rationnels vers le coeur des hommes.
Cette formidable confiance en soi est une arme pour les marques qui veulent s’affirmer… Une arme qui s’enraye trop facilement au sein de nos entreprises hexagonales en proie au doute et à l’inconstance des décisions marketing à moyen long terme.
Car bien sûr, la culture de la marque ne devrait pas être confiée aux gestionnaires qui changent l’engrais, la terre, font des croisements, des implants, vendent un hectare pour en acheter un autre… Non, la culture de la marque relève de la constance du jardinier et de sa capacité visionnaire.
Nous ne regardons pas nos voisins avec admiration ou jalousie et nous rejetons l’auto-flagellation. Nous appelons nos confrères entrepreneurs à croire en leurs marques et à exprimer leurs forces, à chaque prise de parole, à chaque geste. Pour celles qui n’ont pas encore été bradées (pour être renommées, fusionnées puis enterrées par des dessinateurs de portefeuilles sur paperboard, comme Chambourcy, Treets, Mammouth ou Banga), il est temps de sonner la révolte.